Dépression de l'adolescent(e)
L'adolescence est une étape, un moment clé du développement de la personne qui doit gérer des transformations majeures, modifications corporelles et hormonales, modifications cognitives, affectives, identitaires. Ces transformations l'amènent à une autonomie croissante tant au niveau au niveau de la pensée, que des sentiments et des relations avec autrui.
L'adolescent(e) possédant, maintenant, les capacités nécessaires au dépassement progressif de la situation de dépendance vécue pendant l’enfance et à l’affirmation d’une autonomie, dont il souhaite la reconnaissance rapide, il/elle modifie le lien avec ses parents. Pour l’essentiel, les parents ne sont plus les héros omniscients.
La relation change, elle devient plus réciproque, parents et adolescents sont amenés à expérimenter des stratégies mutuelles de pouvoir, et des styles de communication différents.
L'adolescent(e) a besoin que ses parents soient un point d'ancrage solide, alors même qu'il/elle va apprendre ailleurs, auprès de ses ami(e)s, de nouvelles formes de gestion de ses émotions, de nouveaux modes de relation.
C'est à partir de la sécurité que lui offre la solidité du lien parental, avec les découvertes qu'il/elle exprimente avec ses ami(e)s, que l’adolescent (e)construit sa propre identité.
Au cours de cette étape majeure, les accès de tristesse, de déprime sont fréquents ; la dépression peut être masquée car l'adolescent(e) n’exprime pas directement et spontanément ses ressentis, mais les présente plutôt indirectement à travers son comportement ou des somatisations. En revanche, il est capable de les nommer assez facilement si un adulte médiateur (la psychologue) s’intéresse à lui.
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humeur dépressive ou irritable envahissante et durable (tristesse, abattement, angoisse envahissante, agressivité...)
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perte de plaisir partielle ou totale, indifférence, ennui
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idées envahissantes de dévalorisation, de désespoir
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ralentissement ou agitation envahissante et durable
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plaintes somatiques (douleurs, sensations de malaises...)
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conduites alimentaires particulières
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trouble du sommeil durable
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désinvestissement scolaire
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besoin d'un effort supplémentaire pour arriver à des performances identiques
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isolement ou évitement des relations voire opposition
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comportements à risque
Ce qui doit alerter et amener à consulter :
Baby blues et dépression du post-partum
Dans notre société, on veut souvent nous faire croire que donner naissance à un bébé doit être simple, positif, évident.
Ce n'est pas toujours le cas.
Une naissance amène des réorganisations de vie majeures.
Les mamans pour qui cette expérience est plus difficile ne doivent pas culpabiliser mais se faire aider, elles ne sont ni incompétentes, ni de mauvaises mères .
Baby blues ou dépression ?
Le baby blues peut apparaitre (il touche environ 80% des femmes) dans les premiers jours qui suivent l'accouchement: irritabilité, anxiété, vulnérabilité, sautes d’humeur, découragement...
Il s’agit d’une réaction transitoire qui s’explique par des changements hormonaux, une augmentation du stress et le manque de sommeil.
Si, après plusieurs semaines, la jeune maman se sent encore malheureuse ou dépassée par les événements ou si elle porte peu d’intérêt à son bébé, elle souffre sans doute d’une dépression post-partum (ou postnatale).
La dépression post-partum peut se manifester dans l’année suivant l’accouchement. Elle peut s’expliquer par des causes physiologiques et/ou par les énormes changements de vie provoqués par l’arrivée du bébé et/ou par le fait que la maman se sente dépassée, voire submergée, angoissée, convaincue qu'elle ne va pas parvenir à s'occuper de ce petit être entièrement dépendant.
Les études rapportent que la dépression post-partum (dépression majeure) touche environ 7 % des mères au cours des trois premiers mois suivant l’accouchement. Elle peut toutefois affecter jusqu’à 19 % des femmes dans le cas d’une dépression légère.
Dépression de l'adulte
La dépression, ce n’est pas une simple tristesse passagère, c’est une maladie qui se caractérise par des perturbations de l'humeur (tristesse, perte de plaisir) et entraîne une vision pessimiste du monde et de soi-même, un sentiment de dévalorisation et de culpabilité pouvant conduire au suicide.
La dépression retentit de manière importante sur la vie quotidienne (fatigue, perte du sommeil, angoisses, idées noires, découragement, sentiment de ne pas s’en sortir, troubles de l'appétit, du désir sexuel, perte des performances intellectuelles, isolement...).
La volonté seule ne permet pas de s'en sortir, la dépression doit être soignée pour ne pas se compliquer ou devenir chronique.
La dépression peut être « réactionnelle » : un ou plusieurs évènements entrainent une souffrance importante et la dépression s’installe progressivement, en plusieurs semaines.
Ces événements peuvent être de tous ordres, dramatiques (ennuis professionnels, rupture amoureuse, deuil …) ou heureux (naissance, réussite éclatante …).
Les évènements extérieurs ne provoquent pas nécessairement la dépression, celle-ci apparait lorsqu’il y a chez la personne une fragilité psychique (d’origine biologique ou liée à des traumatismes anciens, à l’éducation reçue…).
Il faut travailler au plus tôt sur les origines de la dépression, afin d’en guérir.
Lorsque la dépression réactionnelle est mal soignée ou ignorée, elle peut s’installer et devenir une maladie chronique particulièrement invalidante. Le recours à des prescriptions médicamenteuses en parallèle d’une psychothérapie peut alors être nécessaire pour guérir.
D’autres facteurs peuvent entrainer d’autres formes de dépression (l’alcoolisme, la consommation de drogues, certains médicaments…) .
Dans tous les cas il n’est pas souhaitable de rester seul(e) : un soutien psychologique ou une psychothérapie apporte un soulagement rapide et la guérison.